Laine mérinos

Pourquoi tricoter du merinos ?

L'extrême douceur de la mérinos, particulièrement utilisé dans les laines pour la layette, est due à sa grande finesse: en effet, cette fibre est la plus fine du monde avec un diamètre moyen de 15µm à 25µm soit 3 à 6 fois plus fin qu'un cheveu ! Comme l'angora, la laine mérinos emprisonne l'humidité et régule la température du corps : une climatisation souple et portable en quelque sorte.

C'est quoi la laine mérinos ?

Le nom "mérinos" nous vient de l'espagnol "merindad". Le terme désigne un lopin de terre à l'époque médiévale. Il désigne aussi la personne en charge de l'inspection et le recensement des troupeaux de moutons.
Le mérinos est donc un mouton d'origine espagnole. Mais il trouve ses origines en Asie Mineure. Au XIIe siècle, les espagnols croisent les béliers mérinos avec des brebis espagnoles.
L'espèce a subi par la suite bon nombre de sélections drastiques et de croisements multiples et sélectifs qui ont permis de faire de ce mouton le plus grand producteur de laine.
C'est aujourd'hui en Australie que l'on trouve l'essentiel des moutons Mérinos de la planète. Le pays produit à lui seul plus de 10Kg de laine mérinos par seconde.
Beaucoup plus fine qu'une laine de mouton commun, la laine de mérinos ne gratte pas et convient aux peaux sensibles.
Depuis plusieurs années, elle est devenue la laine star car elle présente le meilleur équilibre entre douceur et prix. Mais réchauffement climatique oblige, le cours de la laine ne cesse d'augmenter depuis les années 2000.
En effet, les sécheresses à répétition dans l'hémisphère sud, terres propices à l'élevage ovin, et la baisse des précipitations ont eu pour effet une diminution de la population de moutons.
Ces 20 dernières années, les réserves mondiales de laine (toutes laines confondues) ont été divisées par 4. Depuis 2015, le cours du mérinos ne cesse de grimper, passant de 6$ dans les années 2010 à près de 20$ en 2019.
Cette augmentation vertigineuse du coût du mérinos tient à la fois aux conditions climatiques dramatiques (sécheresse) et à l'explosion de la demande du marché chinois. 

Vous croyez tout savoir sur le mérinos ?

  • Une mémoire d'éléphant ? Non de mouton ! Attention à ne pas vous mettre un mouton à dos, il sera capable de se rappeler de votre visage pendant plusieurs années grâce à sa formidable mémoire des visages.
  • Shrek, un mouton bélier néo-zélandais s'est enfui de sa ferme en 1998. Six ans après, il a été retrouvé et capturé. Sa toison pesait près de 27 Kg et ses fibres de laines près de 40cm, une belle bête comme on dit.
    Avec sa toison, il aurait été possible de faire une bonne 40aine de pulls.
  • Le mérinos n'est pas exclusivement produit en Australie. Savez-vous qu'en France, dans 5 départements principalement, on produit près de 9.000 km de fil ! La laine Merino d'Arles de Rosy Green Wool en est une des ambassadrices !

Quels sont les 5 avantages du mérinos ?

  • Souplesse et douceur : la laine mérinos est un réel bonheur pour le toucher. Elle glisse agréablement sur les aiguilles
  • Respirante : le merinos est une laine qui réchauffe sans conserver les odeurs.
  1. Antibactérienne : qui dit transpiration dit mauvaises odeurs et qui dit bactéries ... mais dans le mérinos, les bactéries ne parviennent pas à s'accrocher aux écailles de la fibre.
  2. Hypoallergénique : en plus de tenir chaud, le mérinos est une fibre qui ne gratte pas
  3. Compatible : mélangez aisément les fils de mérinos avec de l'alpaga, du bambou, de la soie, du yack, du coton... tout est permis !

Les races de moutons mérinos

En Australie, 4 races de moutons mérinos sont élevés : Peppin, Saxon, South Australian, Espagnol (équivalent à Peppin).
La Saxon possède la toison la plus chère et la plus prisée. Les troupeaux évoluent plutôt dans les régions humides.
Le South Australian produit une laine plus grossière et moins recherchée. Les races Peppin et Espagnol représentent le milieu de gamme de la filière mérinos.

Comment entretenir un pull en laine fait main ?

En règle générale, les pulls tricotés main n'aiment pas le lavage en machine. Vérifiez bien votre étiquette de pelote ou d'écheveau pour vous en assurer avant de vous y risquer.
Préférez un entretien à la main. Même si c'est plus contraignant, avec quelques précautions d'usage, vous verrez que cela n'est pas si compliqué.
En moyenne, un lavage à la main ne nécessite pas plus d'une dizaine de minutes et votre pull over vous dira merci ... si si !
Vous éviterez ainsi des problèmes de rétrécissement ou de feutrage de la laine.

A. Commencez par remplir (juste assez pour couvrir votre pull) une grande bassine d'eau tempérée (entre 15 et 20° C - encore une fois, vérifiez bien votre étiquette)
Surtout, évitez tout choc thermique ! Ne plongez donc pas votre ouvrage dans une eau à 10° que vous remontez ensuite à 20/25°. La brusque augmentation de température entrainerait à coup sûr un rétrécissement du textile.
Le mérinos tout comme le cachemire y sont particulièrement sensibles !
Si vous n'avez pas de thermomètre sous le coude, fiez-vous à votre perception en plongeant votre main dans l'eau. Elle doit être plus froide que votre main qui régule à 35 / 38°.

B. Ajoutez votre lessive "spéciale laine" dans l'eau mais n'utilisez pas d'adoucissant car les lessives spécialement dédiées aux tricot permettent un entretien délicat qui conserve toute la souplesse du tricot.
Madlaine vous propose des lessives écologiques tout particulièrement adaptées aux tricots en laine, notamment laine de mouton merinos.
N'utilisez surtout pas une lessive traditionnelle, trop agressive, qui pourrait attaquer la fibre et fragiliser votre vêtement.
Si vous ne connaissez pas votre eau (déménagement, déplacement, changement d'habitudes ...) faites un rapide test de PH pour vous assurer que l'eau n'est pas trop calcaire.
Si tel est le cas, rincez rapidement à l'eau vinaigrée pour compenser le PH naturel de l'eau.

C. Pétrissez sans forcer votre ouvrage pour bien l'imprégner de l'eau et de la lessive. Ne le tordez pas pour l'essorer !
Laissez reposer. Après quelques minutes, retournez votre ouvrage et refaites-le tremper intégralement. Continuez à manipuler le pull pendant 2 minutes.
Vous pouvez frotter délicatement aux endroits sales. Une fois terminé, laissez le tout au repos pendant 1 à 2 minutes pour laisser le temps à la lessive d'agir sur les bactéries, le gras et les saletés.
Un ouvrage très sale nécessitera plusieurs minutes ou opérations supplémentaires (toujours en respectant les instructions ci-dessus).

D. Rincez le pull plusieurs fois jusqu'à ce que toute trace de lessive ait disparu. En effet, la lessive séchée peut avoir un effet néfaste à long terme sur la fibre de laine merinos.
Veillez à utiliser une eau de température similaire à celle de l'eau dans laquelle baignait le pull, toujours afin d'éviter tout choc thermique.

E. Essorez enfin votre ouvrage. Ici encore, ne tordez pas votre tricot, il s'agit d'un textile délicat qui mérite plus de soin qu'un t-shirt en coton.
Pressez le en souplesse jusqu'à obtenir une eau limpide. Pour finir, enroulez-le dans un drap de bain en appuyant pour faire absorber encore le plus d'humidité possible.
Lorsque vous avez suffisamment essoré, étalez votre pull à plat de préférence sur une serviette-éponge.
Le sèche-ligne est bien entendu prohibé pour les linges délicats en laine.

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