Mon Sheep Shop, l'interview

Message d'erreur

You may not view this site from your current location.
Mon Sheep Shop, l'interview

Bonjour Cindy,
Notre histoire avec Mon Sheep Shop est toute récente: elle commence par une proposition spontanée de ta part de créer une couleur "Spéciale 4ème anniversaire Madlaine".
Ni une, ni deux, dans l'heure, décision est prise de travailler ensemble ! Ainsi, aujourd'hui c'est une grande première pour Madlaine puisque c'est la première fois que nous présentons une créatrice teinturière dans nos interviews !
Pour cette première, nous ne parlerons donc pas patrons, techniques... ou si peu !

Madlaine : Pour commencer doucement, peux-tu répondre à la question récurrente mais indispensable qui revient dans chaque interview ? Qui es-tu, d'où viens-tu, quel est ton parcours... ?

Mon Sheep Shop: Je m’appelle Cindy, je vis dans un petit village de la campagne angevine avec mon amoureux notre petit garçon de deux ans et nos trois chiens. J’ai été architecte d’intérieur pendant plus de dix ans et tricoteuse compulsive depuis aussi longtemps à vrai dire ! J’ai toujours eu besoin d’un exutoire créatif et comme tout le monde, j’avais fait quelques essais plus jeune. C’est en arrivant sur Rennes, pour mon premier emploi, où je ne connaissais personne, que j’ai vraiment commencé à tricoter sérieusement. Pour tout vous dire, mon premier ouvrage était un pull irlandais à capuche… ^^
Et puis il y a 3 ans, juste après Noël, j’ai perdu mon boulot. Pour être honnête, c'était un mal pour un bien car j’en étais arrivée au point où j’allais bosser envahie d’une peur panique, la boule au ventre. Perdre mon travail a été une bonne chose car cela m’a permis de tourner la page sans culpabiliser et de, sereinement, me tourner vers l’entreprenariat. L’envie de concrétiser ce rêve un peu fou d’avoir ma propre boutique de laine s’est imposé très rapidement. Je crois que cette envie traînait dans un coin de ma tête depuis déjà quelques mois ! Une telle décision, il ne faut pas se leurrer, ne se prend pas à la légère: créer son entreprise est un parcours difficile et risqué. J’ai donc consulté Guillaume, mon « partner in crime », et il m'a fait une réponse merveilleuse : « Si tu ne le fais pas, tu auras des regrets. Tu te diras toujours « et si », je ne veux pas être celui qui t’empêche d’accomplir tes rêves, alors si tu te sens prête, vas-y! ». Je me suis investie à 200% dans ce projet et après un an de démarches, de rencontres géniales mais aussi d’essais avortés et un bébé en route (et oui un bonheur n’arrive jamais seul !), le Sheep Shop est né. Une semaine après jour pour jour naissait Hiro... Certaines copines me disent que j’ai eu des jumeaux en fait ! ;-)

M : Lorsque tu as lancé Mon Sheep Shop, avais-tu imaginé que la teinture à la main allait prendre une si grande importance dans ta vie ? A quel moment es-tu tombée dans cette passion ? Quel a été l'élément déclencheur ?

MSS : Initialement, j'ai essayé la teinture comme ça, juste pour moi. La technique me plaisait beaucoup et l'idée de teindre est arrivée à un moment où je ne m’épanouissais pas avec Mon Sheep Shop car en changeant de métier, j’avais perdu toute la partie créative de l’archi d’interieur (couleurs, lumière, textures…) et j’avoue que ça me manquait, je ne me sentais plus tout à fait moi-même... En parallèle, j’ai perdu mon Papa. Une expérience difficile, douloureuse, un vide immense que même le temps ne comble pas mais aussi un rappel à l’ordre... Ça m’a poussé à analyser ma vie et mes choix sous un autre angle. J’avais été happée par le quotidien du Sheep Shop et cela avait émoussé la promesse que je m’étais faite en m’engageant dans l’aventure « sheepshopesque » : avoir une activité qui me ressemblait afin que je puisse m’y épanouir et m’y accomplir. Oui je sais, le projet est assez dantesque vu comme ça. Mais il me ressemble tellement, je ne dirais pas que rien ne me fait peur mais presque ! Je suis très volontaire, ultra exigeante avec moi même: une véritable « workaholic » . Parfois, la vie vous apporte le petit coup de pouce dont vous avez besoin c’est toujours très surprenant et en même temps, il faut savoir reconnaître la chance qui s’offre à nous et la saisir. C’est ce que j’ai fait quand on m’a proposé d’exposer au salon « Pour l’amour du fil » de Nantes. Je me suis dit "tiens, c’est l’occasion, j’essaye et si ça ne fonctionne pas ça n’est pas grave j’en tire les leçons, je m’adapte, je pivote!". Mes écheveaux teints à la main ont plu et j’ai donc voulu « transformer l’essai » en quelque sorte, histoire d’être bien sûre de moi et j’ai participé aux Fibrophiles et là je me suis dit "ça y est j’ai trouvé ma place dans l’industrie du fil, ça c’est moi, ça c’est MON Sheep Shop!". Et aujourd’hui, la teinture prend toute la place ! Parce que c’est toujours là dans un coin de ma tête, de nouvelles idées, un besoin d’exprimer des choses, de les véhiculer de les transmettre, un besoin immense de partager et de rassembler les gens autour d’un même amour du fil, des couleurs et des belles matières.

M : Peux-tu nous décrire une journée de travail au Sheep Shop ? As-tu des routines et des manies ?

MSS : Le travail au Sheep Shop se décline mois par mois au rythme des updates et surtout en semaines de travail pas vraiment en journées en somme. Celles qui me suivent le savent, un mois au Sheep Shop c’est 3 semaines de teinture et une semaine réservée aux expéditions. Ce qui me permet de ne pas trop m’éparpiller. Mes journées commencent à 8h et se terminent entre 18 et 19h pour laisser la place à la vie de famille. Le lundi matin, je planifie ma semaine avec les impondérables administratifs, les recherches de coloris, les commandes personnalisées, la teinture pour le prochain update, la gestion du groupe FB, le podcast etc... Il n’y a pas de journée type car il y a toujours des interférences entre le planning et les imprévus, les urgences pro ou perso d’ailleurs ! J’adapte beaucoup mon temps de travail. A partir de 21h, je reprends mon activité professionnelle jusqu'à 23h. Les samedis, je jongle entre mon « boulot » de maman et mon boulot tout court. Depuis le début de l’année, le dimanche est réservé à la famille et au tricot (!!!). J’ai dû m’obliger à faire cette coupure car le rythme des updates étant très intense, je ressentais le besoin de cette pause hebdomadaire. Si j’avais continué comme je le faisais avant, je n’aurais jamais pu tenir la distance. Et puis les dimanches sont vraiment propices au ressourcement et à l’inspiration, c’est tout bénef !

M : Comment choisis-tu les matières que tu teins ? Penses-tu étendre ton travail à d'autres natures de fils ?

MSS : En ce qui concerne les matières, je les choisis en fonction de mes goûts personnels et de ce que je souhaite véhiculer, car on n' « exprime » pas la même chose d'une base à l'autre. Je prends également soin de choisir des fils dont je connais la provenance et la façon dont les animaux sont traités. Le dernier facteur qui oriente mon choix de bases est la façon dont elle prend la teinture et se tricote, il y a de vrais coups de foudre et d’autres rencontres qui prennent du temps : il faut s’apprivoiser un peu quand même ! ;-)

M : La nature, les séries télévisées, les événements, tout semble t'inspirer ! Tu fourmilles de milles idées et on le remarque à ton update mensuel : les couleurs proposées ne sont jamais les mêmes ! Peux-tu nous expliquer quelles sont tes motivations à toujours renouveler la palette de couleurs ? Y-aurait-il une crainte de la routine ?

MSS : J’ai justement tellement d’idées et d’envies que je ne peux pas me restreindre à une palette déterminée. Oui, c’est certain, je m’ennuierai ferme et mes clientes aussi je pense ! Et puis, bien que les travaux d’aiguilles soient réputés pour être réalisés en période hivernale, je constate que c'est de moins en moins le cas et que la tricoteuse s’adapte sans peine aux conditions climatiques, il en va donc de même avec mes coloris !

M : Si tu devais partir sur une île déserte et que tu ne pouvais emmener qu'une seule de tes couleurs, laquelle choisirais-tu ?

MSS : Impossible de choisir! Il y a les coups de foudres du moment (summer dream par exemple) et puis les amours au long cours parce qu’ils dissimulent toute une histoire personnelle, intime… Je crois que je tricherais, j’emporterai une couleur officielle et une ou deux couleurs officieuses planquées dans mon soutif, j’ai toujours rêvé d’avoir une poitrine généreuse! ;-)

M : En bonne artisan de la laine, tu tricotes aussi beaucoup. Quels sont tes créateurs/créatrices préféré(e)s ? En ce qui te concerne, est-ce la laine qui induit un projet ou modifies-tu tes plans de teinture en fonction d'un projet qui te plaît ?

MSS : Je ne crois pas avoir de designer préféré. Je pioche ici ou là au gré de mes envies les vêtements ou accessoires qui me parlent et bien souvent je choisis mon patron d’abord et la laine ensuite. Et puis il y a aussi des cas particuliers comme mon pull "So faded" où il me manque un écheveau pour faire le lien entre deux couleurs et du coup, petit privilège de teinturière, je me le teins sur mesure !

M : La teinture, le tricot... peut-être même un peu de crochet, ta vie est très axée autour des arts du fil. Quels sont les autres loisirs créatifs qui t'inspirent ?

MSS : Le filage mais je trouve peu de temps pour sortir mon rouet et le tissage :-p . Je suis une couturière du dimanche. J’ai fait du dessin et de la peinture pendant une période… J’aime beaucoup le cinéma ça compte ça en loisir créatif non ?

M : Quels sont les projets pour Mon Sheep Shop dans les mois à venir ? Aurais-tu une info exclusive à communiquer à tous ceux qui dévoreront cet article ? MSS: Le projet le plus imminent sera dévoilé la semaine prochaine et c’est du trèèès lourd !!! Sinon, j’ai deux collabo chaussettes qui se profilent dans les mois à venir… M : Et pour finir, la question « mad », c'est le jour du départ en vacances, ta voiture est pleine comme un œuf, il reste juste une toute petite place dans ton sac tricot, y glisseras-tu un nouvel écheveau ou un paquet de fraises Tagada ? 

MSS : Les Tagadas vont dans le vide poche mais dans mon sac c’est une pelote supplémentaire, on ne sait jamais sur un malentendu ça peut toujours servir !

Retrouvez les écheveaux de Cindy sur son site : Mon Sheep Shop